Amélie Poulain...

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Amélie Poulain

SYNOPSIS:
Amélie (Audrey Tautou), serveuse dans un bar de Montmartre n'est pas une jeune fille comme les autres. Au cours de sa petite enfance, elle a vu son poisson rouge disparaître dans un bassin municipal, sa mère mourir écrasé par une touriste québécoise sur le parvis de Notre Dame et son père reporter toute son affection sur un nain de jardin. La vie de la jeune fille est simple, Mais son plus grand plaisir consiste à observer les gens. Amélie est décidée à faire le bien et de réparer la vie de ceux qui l'entourent. Sa mission sera perturbée par sa rencontre avec un garçon étrange et décalé, Nino (Mathieu Kassovitz), qui cherche à identifier un inconnu dont la photo réapparaît sans cesse dans plusieurs cabines de Photomaton.

CRITIQUE:
Amélie Poulain. Un mythe du cinéma français. Plus de 10 millions de spectateurs charmés par la simplicité de cette jeune femme au regard captivant. Plutôt déçu lors de ma première vision du film il y a maintenant 5 ans, je ne l'ai pas été durant la deuxième. Là où je pourrais me contenter d'un « merveilleux » ou encore d'un « fabuleux » film, je parlerai plus en détails de ce film, maintenant culte, qui redonne des couleurs à ce cinéma français un peu en perdition ces derniers temps malgré bien sur quelques exceptions.

" Je me souviens qu'après Alien, la résurrection, j'avais très envie de revenir en France pour faire un "petit" film avec mes copains ! Parce que même si Alien a été une aventure merveilleuse, c'était aussi très lourd à porter... En fait, lorsque la Fox m'a proposé le film, j'étais déjà en train de travailler sur ce qui allait devenir Amélie. J'avais des tas d'idées de scènes, de situations, de personnages, des tas d'envies précises, mais j'avais beaucoup de mal à trouver le dénominateur commun de tout ça. Je cherchais tout simplement le sujet du film. J'en étais là quand je suis parti à Hollywood. Lorsque je suis revenu, j'ai repris mon projet où je l'avais laissé. " De retour en France donc, après avoir pris les commandes de la super production Alien, la résurrection, Jean Pierre Jeunet décide de se remettre à un projet beaucoup plus personnel, celui d'Amélie Poulain. Ainsi naquit en 2000 Le fabuleux destin d'Amélie Poulain dont Jeunet n'aurait jamais pressenti l'énorme engouement populaire qu'il engendra à sa sortie.

Dès les premiers instants, le titre « J'y suis jamais allé » extrait de la bande originale composé par Yann Tiersen, immerge le spectateur dans un Paris des plus romantique et mélancolique. Au début comme tout au long du film, les nombreuses anecdotes et les « aime/aime pas » narré par la voix calme d'André Dussolier sont très plaisante et constitue une grande originalité dans le récit, un récit aux allures de comptine ou de fable. Ces anecdotes laissent entrevoir par moment une touche fantastique, une alternance entre rêve et réalité que seul deux personnages peuvent retranscrire : Amélie (les animaux dans le ciel, la liquéfaction,...) et Nino, le garçon étrange du photomaton (la photo animé et parlante). Cela peut paraître naïf par moment mais cela accentue le côté original et enfantin du film. Amélie ne possède pas une vie banale. Le titre en lui-même annonce un récit incroyable, fabuleux pour reprendre le titre, aux événements tant impensables qu'imprévisibles. Amélie possède de nombreuses qualités (sympathique, altruiste, aventureuse) mais aussi quelques défauts (un peu réservé, espiègle). Son plus grand bonheur est avant tout de rendre joyeux son entourage. C'est donc ce qu'elle entreprend avec entre autre une hypocondriaque, un épicier martyre, un malade atteint de la maladie de verre,... . L'altruisme dont elle fait preuve est absolument exemplaire et se présente comme une véritable leçon de vie.
Amoureuse de Nino Quincampois incarné par un Mathieu Kassovitz charismatique, Amélie possède depuis son enfance un fort trait de caractère pour notre plus grand bonheur : celui d'être espiègle. Une espièglerie qui se retrouve à travers sa vengeance contre Mr. Colignon, l'épicier du quartier. L'épisode dans l'appartement du ronchon épicier fait esquisser un petit sourire tandis que la réplique « Vous au moins vous ne risquez pas d'être un légume puisque même un artichaut a du cœur » est tout simplement ravageuse. A retenir la prestation de Jamel Debbouze en « apprenti épicier » absolument hilarant ( les scènes avec « l'homme de verre » sont à se tordre de rire : « Colignon......... face de fion, Colignon tête à nion,... ! ! ! »). Mais les honneurs reviennent à Audrey Tautou, l'interprète d'Amélie Poulain. Pleine de grâce et de fraîcheur, elle parvient complètement à charmer le spectateur par son regard et sa présence. Par moment, l'ambiance fait penser à celle de La cité des enfants perdus, une autre réalisation de Jeunet, même si le cadre est en tout point totalement différent. Jean Pierre Jeunet maîtrise de bout en bout son bijou. Tel un poème d'Apollinaire ou de Baudelaire sur la plainte du temps qui passe, Le fabuleux destin d'Amélie Poulain est porteuse d'une morale implacable, comparable à celle d'un Cercle des poètes disparus : profite de l'instant présent et ne passe pas à côté de ta vie (clin d'œil à la fin du film avec le discours de « l'homme de verre »).
Amélie Poulain se révèle en définitif comme une fable nostalgique, un récit chargé d'émotions compté en l'espace de 2 heures, 2 heures de pur bonheur.
Adrien, le 05 juillet 2005

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